Euronext Fort rebond du blé, avant un rapport américain
Les prix du blé connaissaient un fort rebond, jeudi après-midi, dans le sillage de Chicago, à quelques heures de la publication d'un rapport mensuel du ministère américain de l'agriculture.
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Peu avant 14h30 (13h30 GMT) sur Euronext, la tonne de blé tendre progressait de 3,25 euros sur l'échéance rapprochée de mars à 206 euros et de 3 euros sur l'échéance de mai à 203,25 euros, pour un peu plus de 28 000 lots échangés.
La tonne de maïs, elle, progressait d'1 euro sur l'échéance de janvier à 189 euros et de 75 centimes sur l'échéance de mars à 189,75 euros, pour environ 800 lots échangés.
De nombreux producteurs « ont déjà débuté leurs contractualisations en récolte 2021, mettant à profit des cours relativement soutenus par rapport à ces dernières années », a souligné le cabinet Agritel dans une note publiée jeudi.
Jeudi, la Bourse suivait un net rebond à Chicago mercredi, « dans un contexte où les opérateurs corrigent quelque peu le repli de ces derniers jours en amont du rapport » Wasde (World Agricultural Supply and Demand Estimates) de jeudi soir, a ajouté Agritel.
« Les derniers éléments baissiers, à savoir principalement les pluies sur le continent sud-américain et les dernières estimations de production en Australie, semblent maintenant intégrés et les marchés se tournent de nouveau vers la dynamique de la demande sur la scène internationale », a conclu Agritel.
De fait, pour ce dernier rapport Wasde de l'année, le ministère ajustera uniquement ses estimations du côté de la demande et ne touchera pas aux chiffres relatifs aux volumes de production.
Outre la demande toujours soutenue, notamment de Chine, des facteurs climatiques expliquent également ce soutien des prix, notamment en Russie.
« Aggravation de la sécheresse, pas de précipitations en vue, avec l'arrivée d'un gel sévère qui pourrait être nocif aux cultures en l'absence d'une couche de neige suffisamment épaisse » pour les protéger : selon Marc Zribi, chef de l'unité grains et sucre de FranceAgriMer, « l'état des cultures est le pire observé depuis la campagne 2016/17 » en Russie. Le pays a subi ces dernières semaines une « forte vague de chaleur », qui s'est étendue « des pays baltes jusqu'à la mer Noire », accompagnée dans certaines régions d'un déficit hydrique, a rappelé Marion Duval, adjointe de M. Zribi, lors d'un point presse de FranceAgriMer.
A l'inverse, de fortes pluies ont touché des pays producteurs comme la Pologne, la Slovaquie et une partie de la République tchèque. Une situation qui contraste avec l'Europe de l'Ouest, et notamment la France, qui connaît jusqu'à présent des « conditions des semis favorables, voire très favorables », a rappelé Mme Duval.
« Jusqu'à présent tout va bien », a confirmé Catherine Cauchard, responsable de l'indicateur Céré'Obs, qui renseigne sur l'état des cultures à FranceAgriMer. Elle a toutefois appelé à la plus grande prudence, rappelant qu'au même stade, en 2015, « on disait "tout est bien parti pour une récolte encore meilleure (l'année suivante) que celle de 2015" », pour finalement connaître une des pires récoltes de l'Histoire.
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